1. Réduire les émissions de gaz à effet de serre
Nous l’avons bien compris : il faut réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) que sont principalement le CO2 (Dioxyde de carbone), le CH4 (méthane) et le N2O (protoxyde d’azote).
Démontrer cette nécessité de réduire nos émissions de GES n’est pas l’objet de cet exposé, prenons cela comme une donnée d’entrée factuelle. Nous nous intéressons ici à la question : que peut-on faire ?
Il y a pour cela des actions globales, des politiques publiques internationales (type COP21).
Il y a des actions nationales liées aux politiques des différents pays, régionales voire communales, toujours liées aux politiques des entités concernées.
Et il y a des actions locales, prises au niveau individuel.
Le poids des citoyens est plus important qu’on ne le croit. On ne peut espérer changer les politiques si on ne change pas soi-même.
Prenons donc comme référence le niveau local : que puis-je décider à mon niveau, en tant que citoyen du monde, pour contribuer à l’endroit où je suis, à la réduction des gaz à effet de serre ?
2. Le bilan Carbone
Toute activité humaine génère des gaz à effet de serre, que ce soit à travers les transports (voiture à essence), l’habitat (chauffage au fuel), l’alimentation, etc… Les différents gaz à effet de serre ont des portées d’action différentes, mais le CO2 étant le premier d’entre eux en quantité et en effet, on peut rapporter toutes ces émissions en équivalent CO2, noté : eCO2.
On peut donc comprendre que nos activités au quotidien “émettent” une certaine quantité de eCO2
Voici un graphique qui illustre de façon simplifiée le bilan carbone du français moyen.
Illustration : les transports en général représente 18,3% du total du eCO2 émis par un français moyen, parmi lesquels la voiture représente le principal facteur d’émission, 78% de 18,3 % soit 14,3% du total de eCO2 émis par un français moyen.
Le problème est le suivant : actuellement le bilan Carbone du français moyen est de l’ordre de 10,4 tonne de eCO2 par an (ces chiffres ne sont pas à jour, ils ont du évoluer, mais pas de manière majeure : le raisonnement se vaut toujours). Et il faudrait arriver à 2 tonnes eCO2 pour supprimer l’effet de réchauffement climatique liés aux gaz à effet de serre.
En gros : comment passer de 10 t eCO2 à 2 tCO2 ?
3. Actions possibles : agir sur notre nourriture au quotidien !
Divers sentiments peuvent nous affecter face à cet objectif, qui peut sembler outrageant : découragement, peur, contrariété, etc…
Mais une chose est sûre : on peut agir !
L’alimentation, premier facteur de gaz à effet de serre, est un domaine où nos comportements peuvent se modifier, et être porteurs d’impacts positifs pour la planète.
À notre niveau, il est possible de changer nos comportements dans le bon sens. Alors : que faire ?
Différentes actions sont possibles, certaines sont simples mais restent sans effet, d’autres demandent beaucoup d’efforts et portent beaucoup d’effet.
On ne s’intéressera évidemment pas aux actions difficiles qui n’ont pas d’effet, mais on pourrait rechercher (et trouver !) des actions simples qui sont efficaces !
Et s’il est un aspect simple et efficace, c’est celui de notre consommation de viande et en particulier la viande bovine d’importation !
10% de notre bilan Carbone est dû à notre consommation de viande.
Voici un tableau qui montre l’impact carbone de notre nourriture.
On voit immédiatement que la viande constitue le paramètre principal sur lequel on peut agir pour réduire notre empreinte carbone. Il y a d’autres domaines de l’alimentation également, comme on le verra plus bas.
Mais en premier lieu, s’agit-il de supprimer définitivement toutes les viandes ?
Ce n’est pas le cas : dans le graphique ci-dessous l’empreinte carbone en détaillée fonction des différents types de viandes et d’autres aliments de notre quotidien.
On voit que les viandes bovines sont de très loin celles qui présentent le plus fort impact, mais qu’une viande bovine à faible impact existe : c’est celle des viandes élevées localement (pas de transport) et en mode doux (pâturage).
De même pour l’agneau : il y a l’agneau de Nouvelle-Zélande vendu en grande distribution, viande industrielle surchargée de 20 000 km en tanker réfrigéré, et l’agneau élevé sous la mère dans la ferme du village d’à côté : pas du tout la même empreinte carbone !
Quant à la volaille, pratiquement pas d’impact carbone pour de la volaille élevée localement.
4. La viande bovine d’importation
Pourquoi la viande bovine d’importation a-t-elle un si mauvais bilan carbone ?
En moyenne en France, la consommation de viande est de 89 kg/an et par français.
Cela comprend la viande bovine, la viande ovine, la volaille, le porc.
L’augmentation mondiale de la production générée par la demande en croissance de nos pays et de la Chine à entraîné la mise en place d’élevages extensifs, qui entraînent une déforestation massive et des consommations d’engrais et d’eau ahurissantes : pour produire 1 kg de bœuf selon ces techniques, il faut produire 10 kg de céréales nécessitant 15 tonnes d’eau.
Ce qui fait que les ¾ des eCO2 générés pour la viande en général proviennent des bovins, méthane issus de leur digestion et protoxyde d’azote par les engrais qu’il a fallu mettre en œuvre sur les terres défrichées par déforestation.
À ce jour sur notre Terre, 70% des terres agricoles sont utilisées pour engraisser les animaux, causant ainsi 70% de la déforestation.
Ajoutons à ce triste bilan la pollution de l’eau : nitrates / phosphore / pesticides et les pollutions et émission de CO2 générés par les transports par bateau, la conclusion est impérative et immédiate : il faut arrêter de manger de la viande bovine d’importation, et limiter la consommation en général de viande bovine.
5. Manger local
Ce raisonnement s’applique à d’autres aspects de notre nourriture : le poisson d’élevage, par exemple.
Mené de façon totale, ce raisonnement mène à des régimes de type végétarien, et au prix de gros sacrifices, à un mode de vie vegan.
Cela ne nous est pas demandé : la courbe d’efficacité montre qu’au prix d’efforts modestes, on peut changer de façon radicale l’empreinte carbone dans notre alimentation : dit de façon simple, cela consiste à manger local.
Manger local réduit considérablement l’empreinte carbone liée aux transports.
Manger local permet la rencontre entre le producteur et le consommateur : la qualité revient au centre de l’échange. Le producteur peut décrire et expliquer son mode de production, intensif et non plus extensif. Pas nécessairement bio d’ailleurs, mais connu et accepté par son client.
Manger local permet au producteur de vivre de son métier sans être étranglé par les réseaux de distribution.
6. D’autres idées pour réduire notre empreinte carbone ?
Voici quelques autres pistes : nous avons évoqué ici l’alimentation, mais il suffit de regarder le premier graphique pour voir que le mode de transport est également un domaine où l’on peut agir.
Privilégier le train, les transports en commun, les modes de transports comme le vélo ou simplement la marche : réduire de façon importante notre dépendance à la voiture.
Limiter voire supprimer les achats sur internet, qui ajoutent à votre colis livré à domicile tout le poids des transports dans le bilan carbone de votre achat : acheter localement.